Au tour de nos amis poètes de vous concocter, eux aussi, une petite liste pour faire plaisir à vos proches. Car, dans le fond, les fêtes ne sont-elles pas un moment privilégié pour la poésie ?
Titres qui ont marqué, cette année, leurs lectures nombreuses (car il aura fallu de la matière pour lancer la section Poésie de la revue). Voilà donc quelques idées s’il vous manquait encore quelques cadeaux au pied du sapin. Amours, voyages et vocation au programme.
Après cette nouvelle liste, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas comment illuminer les fêtes de vos proches (ou vous-même). Comment ça, vous cherchez aussi des idées fictions ? Pssst c’est par ici !
Pour inaugurer cette série Leonardo a été séduit par

Pour les amateurs d’une poésie sans fioritures dans laquelle se regarder sans fard dans le miroir des mots, je recommande la découverte de la grande poétesse uruguayenne Idea Vilariño (Montevideo1920-2009).
Ultime anthologie réunit des poèmes entre 1950 et 2002. Traduit en 2017, cet ensemble permet d’avoir un aperçu de cette œuvre singulière dans la poésie hispanoaméricaine, de plus en plus lue et reconnue. Faisant partie d’une génération brillante de la littérature uruguayenne, elle fut également essayiste et traductrice. Sa relation passionnée et contrariée avec le romancier Juan Carlos Onetti laissa une trace importante dans son écriture.
Ultime anthologie de Idea Vilariño. Trad. d’Éric Sarner, Ed. La Barque, 2017
Horacio vous invite dans un voyage au cœur du langage

Harmonie, contrepoint, dissonance. C’est un langage poétique à part, un langage poétique en soi, que nous propose le poète argentin Ricardo Zelarayán dans L’Obsession de l’espace ; ce recueil qui est le fruit des observations d’un homme de la rue parcourant Buenos Aires au gré du vent et de son inspiration vagabonde.
Pétri de philosophie classique, il n’en reste pas moins le dépositaire d’une certaine forme triviale de poésie, comparable au Surréalisme français qu’il vénérait, aux prises avec l’au-delà et l’ici-même.
L’Obsession de l’espace de Ricardo Zelarayán. Trad. Antonio Werli et Solange Gilodo. Ed. Le Dilettante, 2025
Autre voyage, Mario Daniel recommande chaudement

Au sein de la littérature argentine, Le Gualeguay occupe une place à part. Aboutissement d’une œuvre devenue presque légendaire à force de discrétion et qui a su se protéger pour élaborer son système, le poème est le lieu d’un rendez-vous longuement préparé avec le Rio Gualeguay, qui traverse du nord au sud la province d’Entre Ríos et au bord duquel Juan L. Ortiz ouvrit les yeux en 1896.
Le fleuve-poème constitue ainsi progressivement le miroir dans lequel peut se regarder l’Histoire, avec ses contradictions et ses hésitations, ses élans et ses destructions, en même temps que la quête d’un phrasé qui soit apte à conjuguer, et peut-être réconcilier, ces « diverses catégories du temps ».
Suivi de Le fleuve interminable de Sergio Delgado.
Le Gualeguay de Juan L. Ortiz. Notes de Sergio Delgado, Guillaume Contré et Vincent Weber. Trad. par Guillaume Contré et Vincent Weber. Ed. Trente-trois morceaux, 2022
Abel vous souffle cette idée inédite en français

Mario Benedetti est l’auteur de 27 recueils de poésies. Editées à des milliers d’exemplaires en espagnol, ses poésies n’ont pourtant jamais été publiées en français.
Cette anthologie poétique est donc la première à être proposée au public francophone, avec l’avantage d’être en plus une édition bilingue espagnol-français.
Anthologie poétique / Antologia poética de Mario Benedetti. Trad. d’Omar Sposito. Ed. Le Temps des cerises, 2024
Carolina vous propose de
découvrir

Il y a des vocations « simples » : médecin, prêtre, pilote d’avion… Or, la vocation de poète, c’est ne jamais aboutir, ne jamais clore, c’est errer quelque part entre la naissance et la mort, avant la naissance, après la mort, c’est s’interdire de définir, c’est accuser la vérité de mensonge, c’est fuir le confort intellectuel, c’est refuser de vivre sans se poser la question ultime. Voilà ce qu’écrit Lauren Mendinueta.
La Vocation suspendue de Lauren Mendinueta. Trad. Stéphane Chaumet. Editions Jacques André, 2008
Et un dernier petit cadeau pour la route, Carolina vous invite

Cette rencontre avec Lauren Mendinueta, le 8 janvier à 19h30 au café 9 rue Larrey (Paris 5e).
Timing idéal, 2 semaines pour lire l’ouvrage proposé par Carolina et venir écouter les mots de la poétesse mis en voix par Noémie Bianco et en musique par Edouard Rambourg. Alors rendez-vous est pris.
Nous en reparlerons dans quelques jours.

Une autre manière de découvrir un livre
Des idées pour Noël
Horacio Maez, poète et traducteur
Alors on se voit demain ?
Xiomara Ahumada Quito, metteure en scène
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