
Une actualité chargée pour la littérature latino-américaine ces dernières semaines. Passez un bel été plein de lectures du continent.
Le Monde, 27 juin 2025
Je vous dédie mon silence
de Mario Vargas Llosa, traduit de l’espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan et Daniel Lefort. Gallimard, 2025, 288p.

Alternant le récit des aventures du musicologue et de courts extraits du livre qu’il est en train d’écrire, Mario Vargas Llosa nous offre un dernier roman émouvant, très documenté et fort animé. Au fil des chapitres, la narration nous emporte dans une spirale, comme la valse péruvienne, et nous fait partager le rêve de voir tout un pays enfin réconcilié grâce au pouvoir de la musique populaire. Plus d’information
Egalement, pour rappel notre ami Francisco Izquierdo-Quea salue Mario Vargas Llosa dans cet article disponible ici : en français ici et en espagnol là.
France Inter, 8 juin 2025
Objets perdus
de Karla Suarez, traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis. Grasset, 2025, 224p.

Giselle a tout sacrifié pour son rêve de devenir danseuse. Depuis, elle cherche sa place dans un monde où tout semble lui échapper.
Pendant des vacances, elle est sortie de la voiture à la poursuite de celui qui venait de lui voler son sac (avec ses porte-bonheurs !) et elle s’est égarée dans la nuit de Barcelone, cette ville qu’elle ne connaît pas. Elle est perdue et seule. Mais elle a un sens de la survie à toute épreuve : elle est cubaine. Plus d’information
Le Monde, 7 juin 2025
Ici, c’est pas Miami
de Fernanda Melchor, traduit de l’espagnol (Mexique) par Laura Alcoba. Grasset, 2025, 240p.

Avec ce recueil de chroniques littéraires, la romancière fait le portrait d’une cité portuaire ravagée par le narcotrafic depuis les années 1970. Dans chaque récit, Fernanda Melchor raconte comment ses habitants vivent sous le joug d’une violence généralisée où les fusillades, les règlements de compte et la corruption n’épargnent personne. Une ancienne reine du carnaval, accusée d’infanticide, est traitée comme une paria ; un avocat, convoqué par un membre du cartel Los Zetas, s’arrange avec la vérité ; des clandestins dominicains, épuisés par leur traversée, croient être à Miami quand ils accostent à Veracruz ; une adolescente, possédée par un démon, doit subir un exorcisme. La réalité de Veracruz est cruelle, mais les bourreaux ont aussi des élans d’humanité, et les victimes leur part d’ombre. Plus d’information
Le Figaro, 29 mai 2025
Jorge Luis Borges – L’homme-univers de Bueno Aires
de Odile Felgine, Plon, 2025, 432p.

Dans cette biographie ample, documentée et précise, Odile Felgine retrace la vie mouvementée et dresse le portrait du plus célèbre écrivain argentin. Plus d’information
Transfuge, 12 mai 2025
Vertiges : Penser avec Borges
de Jean-Pierre Dupuy, Editions du Seuil, 2025, 272p.

« Borges est tous les hommes, et chaque homme est tous les hommes et Borges. »
Adolescent, Jean-Pierre Dupuy a découvert Borges, un auteur qu’il n’a cessé de relire. S’il retrouve l’écrivain argentin dans ce livre, ce n’est pas seulement pour commenter son œuvre, mais bien pour traverser avec lui ses questionnements scientifiques comme littéraires et refuser les frontières entre les différents champs du savoir – sciences, littérature, économie, politique. Plus d’information
Transfuge, 14 mai 2025
Séoul, São Paulo
de Gabriel Mamani Magne, traduit de l’espagnol (Bolivie) par Margot Nguyen Béraud. Edition Métailié, 2025, 160p. [Seúl, São Paulo]

Tayson est né et a grandi dans un quartier de São Paulo où les migrants boliviens et coréens se livrent une bataille féroce et hilarante pour fabriquer les meilleures contrefaçons de vêtements de marque du Brésil. Du jour au lendemain, il doit revenir dans le pays natal de ses parents, à El Alto, ville à plus de 4000 mètres d’altitude, où sa famille, son cousin – le narrateur du roman, en quête de sens et de sexe –, un monolithe précolombien et le service militaire obligatoire l’attendent. Plus d’information